de Koutiala
Bonjour,
nous venons de passer un très bon week-end dans un petit village de brousse : Konkouliko, qui signifie le village au pied de la montagne ; c'est le village d'origine de la famille de notre ami Karim ; sa famille l'a fondé il y a 3 ou 4 générations, ; avant ils habitaient dans le village de Blendio, à 6 km et tous les jours ils allaient dans leurs champs au pied de la montagne ; un jour ils ont décidé d'y créer leur village ; maintenant il y a 700 habitants de plusieurs familles différentes ; il y a deux ans nous y avions vu la grand- mère de Karim, qui est maintenant décédée ; nous avions compté avec elle ses enfants et sa descendance : 152 enfants , petits enfants et arrière petits enfants dont la moitié habite au village
Karim y a fait creuser un puits à 20 m de profondeur pour que les femmes puissent tirer de l'eau pour faire du maraîchage ; mais les travaux ne sont pas finis, il faut faire la margelle du puits pour le sécuriser et le protéger contre la pollution ;
Il avait décidé que notre venue serait l'occasion de faire la fête au village ; ici, faire la fête c'est essentiellement manger du riz et de la viande, car d'habitude ils mangent du thô , à base de mil, que nous trouvons immangeable ! Il avait donc décidé, d'acheter à nos frais 50 kg de riz et un mouton, pour 100€ ; au début, on avait trouvé cela un peu cavalier ; mais à l'expérience c'était une idée géniale ; nous sommes arrivés fatigués de 250 km de voiture avec 45 ° dans la voiture, mais il a fallu commencer par les salutations, de sa famille d'abord, puis du chef de village et de ses conseillers ; 15 minutes de palabre chaque fois , auxquelles nous ne comprenons strictement rien ;
En sortant de chez le chef, il y avait une douzaine de femmes, dont une avec un grand drapeau et deux avec un boli, un instrument de musique, qui nous ont escortés, avec une cinquantaine d'enfants, jusqu'à la concession de la famille de Karim ; et là, toutes les femmes se sont mises à danser, comme elles seules savent le faire, entraînant Evelyne dans leur rythme effréné ;
Nous avons installé nos deux tentes, sous l’œil attentif d'une trentaine d'enfants, puis la nuit est tombée ; par principe, Karim refuse absolument de manger ce qui est préparé par les gens de son village, même et peut être surtout par les gens de sa famille ; il croit qu'ils sont tellement jaloux de sa réussite, comparée à leur pauvreté et à leur dénuement, qu'ils n'hésiteraient pas à l'empoisonner ; donc nous avons mangé nos boites de conserves !
Pendant ce temps, dans la cour de la concession, une douzaine de femmes « préparaient » le repas, 50 kg de riz, pouvant nourrir 200 personnes ; les enfants ont commencé, répartis en petits groupes de 6 à 12 enfants ; il y en avait 40, portant tous le nom de famille de Karim, et quand les adultes se sont mis à manger, il y avait environ 70 personnes de sa famille mangeant aux quatre coins de la concession ; après le repas de la famille, les autres villageois sont arrivés par petits groupes ; en fait ils avaient déjà mangé chez eux, et ils venaient juste partager un petit peu du repas de fête avec la famille de Karim ; cela a duré jusque 11 heures du soir ; pendant ce temps, les jeunes filles, de 8 à 14 ans, faisaient leur musique et dansaient ensemble, comme les adultes dans l'après midi ; et les hommes prenaient le thé en petits groupes et discutaient ; et nous, nous essayions de dormir dans ce brouhaha !
Le matin, nous sommes allés visiter le puits, puis l'école et les salutations de départ ont commencé ; il a fallu tirer le portrait de chacune de la quinzaine des conseillers du chef, puis faire une photo du groupe, le tout dans une très bonne humeur ;
Malheureusement, toutes ces photos et vidéos devront attendre un peu, que la vitesse de connexion soit acceptable ;
Il est maintenant prévu que nous repartions mercredi à Ségou pour être samedi ou dimanche à Bamako, où nous gardons Kadidia jusqu'à son départ le vendredi ;
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